C’est le nouvel outil, dont tout le monde parle : le decodex. De quoi s’agit-il ?
On doit cet outil au site Les décodeurs du journal Le Monde. Il part d’un principe qui est très juste : Sur internet et notamment les réseaux sociaux il existe un flot inextinguible de fausses informations à l’heure où beaucoup s’improvisent journaliste. Souvent ces informations biaisées ou même complètement bidons proviennent de site où le journaliste (si c’est un journaliste) n’a pas donné d’informations fiables ou plutôt pas factuelles.
Comment ça marche ?
Le décodex est donc un moteur de recherche qui s’utilisent à mesure de notre navigation sur les sites qui diffusent ou qui partagent de l’information. Un code couleur apparaît :
Gris : Collaboratif —> Wikipédia
Bleu : Parodique —> Le Gorafi
Rouge : Très peu fiable —> Le site de la SNCF
Orange : Peu fiable —> le journal de Mickey
Vert : Plutôt fiable —> incandescentes.com
Comment font-ils pour savoir si c’est fiable ?
Les décodeurs précisent que l’orientation politique n’entre pas en considération pour ne pas tomber dans le flicage de la presse mais uniquement sur le respect des règles journalistiques comme la vérification et le croisement des sources. Dont acte.
Verdict ?
A tout seigneur, tout honneur, j’ai commencé par tester le site du Monde. Je dois dire que je trouve extrêmement honnête de la part des décodeurs de révéler en toute objectivité que les informations provenant du site du Monde sont plutôt fiables. Cependant ils nous demandent de pousser la vérification. C’est courageux.
J’ai essayé plusieurs sites. Dans les sites considérés comme plutôt fiables on retrouve Le Figaro, Le Parisien, Paris Match, L’équipe, Europe 1, l’Humanité qui doit être vert de ne pas être rouge (ou l’inverse) … bref les « grands médias » le sont.
En revanche, parfois l’étiquetage est compliqué. J’en veux pour preuve cette Une datée du 24 novembre 2016 du très sérieux quotidien Libération « Au secours, Jésus revient » ce qui était clairement une information non vérifiée auprès des personnes concernées tout du moins.
Enfin, Décodex a pris soin de préciser que Le Gorafi est bel et bien un site parodique. C’est important de le préciser pour éviter de se couvrir de ridicule comme récemment le quotidien algérien El Hayat. En effet ils ont repris un article parodique du Gorafi où Marine Le Pen promet la construction d’un mur entre la France et l’Algérie. Cette information n’étant pour l’instant pas vraie.
Que pensez de cet outil ?
L’idée est intéressante parce que je pense que c’est tout à l’honneur d’un média de lutter contre la désinformation et de se l’appliquer à soi-même.
C’est sain d’être transparent sur les faits mais sont-ils tous vérifiables ? Certains le sont. Par exemple si j’avance que le PSG a dépecé le FC Barcelone au parc des Princes mercredi soir. C’est un fait que personne ne peut contester.
Si j’affirme que cette Carte Blanche frôle le génie, c’est une non information tellement ça coule de sources.
Seulement voilà, j’ai interrogé des journalistes sur leur définition du journalisme. L’une m’a répondu que c’est scruter le réel. Un autre, Guillaume, pour bien citer mes sources, m’a dit que pour lui le journalisme c’est « (…) être subjectif sans être malhonnête… mais c’est avant tout être payé pour être curieux
Qu’en conclure ?
J’en conclus que si le journalisme repose sur des faits et qu’il consiste à scruter le réel et être subjectif sans être malhonnête, peut-être que la plus grande journaliste du XXème siècle c’est Anne Frank dont le journal écrit dans la clandestinité de sa petite chambre est un modèle du genre. Elle n’était pas journaliste mais il n’en demeure pas moins qu’elle a su scruter le réel avec candeur sans se départir du monde extérieur le tout en pleine propagande nazi.
Elle a appliqué à la lettre la définition du journalisme d’Hubert Beuve-Mery, fondateur du journal Le Monde :
« Le journalisme, c’est le contact et la distance ».