Rencontre avec le CM de Louis de Funès

« Mon plus grand désir d’acteur ? C’est de faire des films destinés à faire rire les enfants et les parents à la fois dans ce monde trop triste !»

Ce désir, Louis de Funès né à Courbevoie, trois jours après le déclenchement de la Grande Guerre, l’a plus qu’assouvi.
Toutes les générations, ont ri de son personnage cruel avec les faibles et lâche avec les forts. Disparu en 1983, cet acteur si populaire continue d’exister par les rediffusions de ses plus grands succès à la télévision et aussi sur les réseaux sociaux. Depuis mars 2016, une page Facebook très virale, baptisée Just Louis de Funès propose des montages drolatiques à son million de fans. Son secret : le newsjacking, une manière de rebondir sur l’actualité par des montages incluant des extraits cultes de films avec Louis de Funès et l’actualité. De l’épopée des bleus en 2018 à la composition du gouvernement, ça marche et c’est très viral. Sébastien, l’administrateur de cette page, biologiste moléculaire de formation et admirateur de Louis de Funès s’il en est, a accepté de répondre à mes questions.

Comment est née l’idée et la réalisation de cette page ?
Je passais beaucoup temps sur les réseaux sociaux et j’appréciais énormément ce qui était fait autour de personnages tels que Charlie Chaplin, Albert Einstein et d’autres. Toutes ses personnalités ont pour point commun d’être devenues des archétypes universels. Et Louis de Funès est de cette trempe-là. Mais tout ce que l’on pouvait trouver sur Louis tournait, à mon goût, beaucoup trop autour de l’hommage constant. Ceci est justifié quand il s’agit de Fernandel ou Francis Blanche qui parlent moins aux jeunes générations mais Louis de Funès présente une modernité qui avait besoin d’être dépoussiérée. Comme personne ne le faisait, alors je me suis dit que j’allais le faire moi-même. Et c’est de cette manière que j’ai créé la page en mars 2016.

Combien de temps cela vous prend ? Vous êtes combien ?
Beaucoup de temps car je suis seul à administrer la page. Et par ailleurs, je suis également actif sur Twitter, Instagram et YouTube. C’est une passion donc en fin de compte j’y pense tout le temps.

Votre De Funès préféré ?
Je ne vais pas être très original mais je vais dire La Grande Vadrouille, déjà parce que c’est un chef d’œuvre. Mais aussi car je suis originaire de Beaune, l’un des lieux de tournage du film.

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Quel est votre but avec cette page ?
De continuer à faire vivre Louis de Funès et le faire découvrir à la génération Z. Le comique foudroyant de Louis de Funès matche parfaitement avec notre époque où tout va incroyablement vite.

Comment avez-vous réagi quand vous avez passé le million de fans ?
Le million de fans représente avant tout une quête de légitimité. Autrement dit, cela me renvoie le message que ma manière d’appréhender Louis de Funès est validée par les admirateurs de l’acteur. Donc, en ce sens, c’était extrêmement satisfaisant d’atteindre ce nombre.

Comment vous est venu, l’idée de la vidéo de la coupe du monde ?
C’est le paroxysme de ce que j’ai évoqué précédemment. Ici, l’élément d’actualité est massif : la France qui remporte la coupe du monde de foot 20 ans après son premier titre. Plus concrètement, dès la victoire en quart de finale contre l’Uruguay, j’ai su qu’il fallait que je prépare un montage en cas de victoire finale.

Des projets à venir ?
Concernant Louis de Funès, l’année qui arrive est importante avec l’ouverture du Musée Louis de Funès à Saint-Raphaël le 1 août et les 4 mois consacrés à Louis par la Cinémathèque française à compter du 1er avril 2020. Avec toute cette émulation autour de Louis de Funès, les montages seront plus que jamais au rendez-vous…

Son site internet : justlouisdefunes.fr
Pour en savoir plus sur Louis de Funès, je vous conseille le livre Ne parlez pas trop de moi, les enfants ! (Cherche Midi) par ses enfants Olivier de FUNÈS, Patrick de FUNÈS

Lettre à Michaël Hirsch

Le spectacle virtuose de Michaël Hirsch Pourquoi ? est absolument magistral. L’humoriste, envoie aussi chaque vendredi une lettre sur Europe 1. J’ai décidé de lui en envoyer une à mon tour après avoir vu son spectacle.

Cher Michaël Hirsch

Vous qui aimez les dictons, vous savez que ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément. J’ai changé de paradigme ce soir en voyant votre spectacle. Car oui, vous le poète, rebelle des mots et des lettres, toujours affranchi vous vous employez à démontrer dans votre spectacle et aussi sur les ondes que grâce aux mots les non sens et les contresens se dénoncent tout aussi clairement.

Alors que nous cherchons à savoir en permanence le Pourquoi du comment, vous rappelez que c’est par le Pourquoi que tout commence.

Penser que les mots n’ont qu’un sens me laisse interdit. C’est leur enlever ce qui fait leur miel : la fantaisie.

Votre spectacle est un récit de vie. De votre vie, qui devient un peu la nôtre. C’est pas non plus une vidange. Car sur scène tout est partage. Tout est don. C’est ainsi que le spectacle vivant trouve sa plus belle expression. Chaque tableau du spectacle est un tour de magie avec un climax où les mots filent mais l’émotion reste. Vous ne cédez jamais à la facilité, ou plutôt avec vous la facilité n’est pas aidée.

Vous aimez les mots quand il éclairent les maux.

Figurez-vous qu’en pleine écriture de cette lettre, ma prose m’à fait une scène de jalousie. Arguant que mes’ rimes pauvres les laissez six pieds sous vers, elles m’ont dit qu’à partir de ce soir elles souhaitent que je fasse des rimes Hirsch, que je devienne un autre Hirsch.

J’ai du leur expliquer que vous êtes unique. Comme vous, en France il n’y en a pas deux et en Europe … 1 .

Voilà votre bail prendra fin bientôt au studio des Champs Elysées, mais … que ce Bye fut good.

Tendrement,

Vous l’aurez compris, il est très difficile de parler d’un spectacle aussi exceptionnel. Ce jeune humoriste est dans la lignée de Raymond Devos, de Pierre Dac et de Desproges. Mais il est surtout et avant tout un artiste singulier. Capable d’imiter à la perfection et aussi à très bien exécuter un classique de la prestidigitation.

Jean-Marie Le Pen, le côté obscur de la farce

Stephen Hawking était le spécialiste des trous noirs. Jean-Marie Le Pen était qualifié d’astre noire par François Léotard. Le menhir a fait parler de lui sur les réseaux sociaux cette semaine.

Alors que le Front National va (devrait) devenir le Rassemblement National, son fondateur Jean Marie Le Pen a fait parler de lui au moyen d’un clip pittoresque dont lui seul à le secret pour promouvoir le Tome 1 de ses mémoires « Fils de la Nation » aux éditions Muller.
Notamment par les médias. La ficelle est un peu grosse parce qu’il a été invité sur tous les plateaux pour parler de son livre. Les médias prennent aussi ce qu’il leur donne à manger.

Pourquoi ce clip maintenant ?

Pour faire parler de lui au détriment de sa fille. Ce n’est pas évident pour les enfants de célébrités d’assumer l’héritage d’un parent célèbre comme chez les Hallyday par exemple. Chez les Le Pen, c’est tout l’inverse. Le menhir doit maintenant apprendre à vivre dans l’ombre de sa fille.
Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen c’est l’histoire qui recommence.
Chacun a eu son numéro 2 honni. Bruno Mégret pour le père, Florian Philippot pour la fille.
Comme son père elle a eu à gérer un membre de la famille gênant : Marine pour Jean-Marie, Marion pour Marine.
Comme son père, elle a changé le nom du parti.
Comme son père elle ne se fait pas appeler par son vrai prénom : Le sien étant Marion. Son père s’appelait Jean avant de devenir Jean-Marie après son mariage.

Dans ce climat de détestation familiale médiatique, un film propose tout l’inverse.

Il s’agit du film de Dany Boon, La Ch’tite Famille qui a déjà fait 2,5 millions d’entrées. L’histoire d’un décorateur intérieur ultra bobo qui a un succès fulgurant et voit sa famille resurgir du passé alors qu’il avait tout fait pour l’oublier.
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Quand vient l’épreuve il va rapidement se rendre compte que la famille est ce qui compte par dessus tout. Ce film a des longueurs, ce film est populaire, c’est un feel good movie mais ce film est essentiel pour rappeler que la famille ne doit pas être belle seulement au cinéma …
Un grand merci à Gabriel Macé pour sa collaboration et pour son aide inestimable pour cette chronique. 
Suivez le sur Twitter @gab_mace 

Johnny

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La mort de Johnny Hallyday a donc été un événement national

Cette disparition nous sommes beaucoup à avoir du mal à nous y faire à l’idée. Beaucoup de gens ne savent plus où Smet. C’est pourtant une réalité. Une triste réalité mais « Le Fils de personne » a rejoint le Père. Les hommages de tous les bords ont afflué, déferlé de tous les côtés ! L’onde de choc était immense. Mais cet événement était bizarrement très ecclésiastique.

Un événement ecclésiastique 

Aucunement ! Comme vous le savez l’idole des jeunes avait le génie des lapalissades. Sur le Dakar où il avait fait honneur au désert, avec cette phrase désormais culte :

« Tu te rends compte que si on n’avait pas perdu une heure et quart on serait là depuis une heure et quart ».

Mais ce n’est pas tout. Une autre fois, interrogé sur ses goûts musicaux, il avait expliqué qu’il avait des goûts très ecclésiastiques ! Oui vous avez bien entendu. Pas étonnant que ses obsèques ait été vues par 16 millions de téléspectateurs !Mgr Benoist de Sinety a ouvert son homélie d’une grande profondeur en citant cette chanson :

Avec une seule poignée de terre Il a créé le monde
Et quand il eut créé la terre
Tout en faisant sa ronde
Le seigneur jugeant en somme
Qu’il manquait le minimum
Il créa la femme
Et l’amour qu’elle a donné aux hommes.

La presse chrétienne s’en est mêlée. Gérard Leclerc a fait plus d’éditos en une semaine sur Johnny Hallyday que dans toute sa grande carrière de journaliste. Jean-Pierre Denis va aller jusqu’à écrire qu’il était « notre plus grand missionnaire » ! Je suis tout à fait d’accord avec cette analyse parce que même si Johnny n’a pas vécu en (Claude) moine, qui d’autre que Johnny aurait pu offrir ses goûts ecclésiastiques à une telle échelle ? Une communion populaire mais une communion d’abord. Une communion où l’on a chanté Dieu et puis l’amour « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom … » dit Jésus alors imaginez avec 16 millions …

Et puis il y a eu ce tweet d’Emmanuel Macron rappelant qu’on « a tous quelque chose de Johnny »…

Johnny, je l’ai vu en vrai à trois reprises. La première fois, à la Villa Molitor, j’avais 10 ans et j’étais tombé sur une Harley et son propriétaire. Ignorant tout de Johnny, j’étais plus fasciné par son bolide qu’il m’a très gentiment laissé regarder de près. Quelques années plus tard, et une culture musicale légèrement plus accrue, je l’ai revu au Champs de Mars « Allumer le feu » avec une énergie hallucinante pour ce qui  était sa première dernière tournée. La première d’une longue série. Enfin la troisième fois c’était au théâtre Edouard VII dans une pièce de Tennessee Williams « Le Paradis sur terre » et il y était éblouissant. Aujourd’hui le paradis de Johnny n’est plus scène. Pour ce qui est de la musique elle vivra, tant que vivra le Blues et depuis une semaine on est beaucoup à avoir un coup de Blues.

Critique du film « La Confession »

 

Réécoutez ▼

Sous l’Occupation allemande, dans une petite ville française, l’arrivée d’un nouveau prêtre suscite l’intérêt de toutes les femmes… Barny, jeune femme communiste et athée, ne saurait cependant être plus indifférente. Poussée par la curiosité, la jeune sceptique se rend à l’église dans le but de défier cet abbé : Léon Morin. Habituellement si sûre d’elle, Barny va pourtant être déstabilisée par ce jeune prêtre, aussi séduisant qu’intelligent. Intriguée, elle se prend au jeu de leurs échanges, au point de remettre en question ses certitudes les plus profondes. Barny ne succomberait-elle pas au charme du jeune prêtre ?

Quand j’ai appris qu’un film sortait sur le sujet, je n’ai pas hésité une seule seconde même si je dois confesser que j’avais des gros doutes sur le sujet d’un tel film.
Déjà une confession, c’est presque toujours pareil. Le pénitent entre dans un confessionnal, raconte ses péchés, demande pardon, promet de ne pas recommencer, le prêtre l’absout, lui donne une pénitence et emballé c’est pesé. En matière de suspens cinématographique, c’est pas dingue. Et puis si je m’étais fait un avis uniquement sur la bande annonce ou sur l’affiche, j’aurais pu me dire: Encore l’histoire d’un prêtre défroqué troublé par un amour impossible. Pas besoin d’en faire un film il suffit d’ouvrir les journaux à la rubrique fait divers.
Mais un film n’est pas qu’une bande annonce et celui-là est une vrai réussite.
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A l’heure où tout se sait, tout est dit sur la place publique du plus intime au plus sulfureux, le confessionnal est un lieu peu confortable où le secret est la règle et le déballage la condition.
Pour beaucoup la confession est une énième invention ou curiosité de l’Église catholique pour se donner bonne conscience. C’est ce que pense Barny interprété par Marine Vacht, cette jeune communiste belle et rebelle. Elle a beau être résistante, elle ne résistera pas longtemps au charme d’un prêtre solaire, joyeux, qui a l’esprit vif et qui en outre a la particularité d’embrasser très bien, d’embrasser pleinement … son sacerdoce. La rencontre a lieu. Elle est crédible. La caméra de Nicolas Boukhrief est sobre contrairement à nombres de films en période de guerre où les réalisateurs ne lésinent pas sur les explosions et le sang. Le réalisateur a dit à juste titre que pour ceux qui vivaient dans cette période, la guerre c’est d’abord un son. Peu ont vu des explosions mais beaucoup les ont entendues. La suggestion de la violence est beaucoup plus parlante. Parlant de son, la musique est magnifique et les dialogues ciselés accompagnent la narration.

Il faut aller voir ce film !

Dune part parce que c’est pas un film sur le célibat des prêtres mais sur la conversion d’un cœur. Finalement ce qu’on retient de ce film, c’est que c’est parfois notre conception de l’amour qui rend l’amour impossible.
Si certains veulent faire le mauvais procès en disant que c’est un remake. Ce n’est pas le cas. En revanche c’est une réadaptation du livre Léon Morin, prêtre de Beatrix Beck.
Quand j’étais petit, on m’expliquait au catéchisme, que je pouvais aller me confesser les yeux fermés, car les prêtres disposent de la fameuse grâce de l’oubli de la confession. Si je puis me permettre un conseil, allez voir La Confession les yeux grand ouverts car ce film est touché par la grâce, celle qu’ont ces films qu’on est pas prêt d’oublier.

La vie c’est avancer par François Hollande … Bilan de 2016

Réécoutez ici
Dernière carte blanche de l’année 2016, normalement c’est le moment du bilan. Alors cette année 2016 quel goût vous laissera t’elle ? 
 C’est difficile de faire un bilan d’une année avec un regard juste et un œil neuf toute les semaines. Puisque je parle d’un œil neuf, je voudrais rendre hommage à Michèle Morgan, le plus beau regard du cinéma français à qui Jean Gabin disait sans se tromper :

Même sur les films en noir et blanc ses yeux étaient magnifiques …c’est dire. Alors bien sûr cette année 2016 a été bien difficile à plusieurs égards mais j’ai décidé de ne parler que des belles choses de la vie. Et pour ça j’ai ma botte secrète …
Quelle est donc cette botte secrète qui me permet d’avoir un regard si positif sur la vie ?
Il suffit d’écouter la philosophie de la synthèse de François Hollande qui disait en mars 2016 :
 « La vie, c’est pas de se retirer, ni de retirer. La vie, c’est d’avancer. Avancer toujours. Mais avancer en faisant en sorte que nous puissions donner des garanties et aux uns, et aux autres »
Et justement il a donné des garanties aux uns et aux autres en se retirant. Mais figurez-vous que le journal Le Point révèle les états d’âme du président. Seul dans le château il broie du noir regrette d’avoir renoncer à se présenter à l’élection présidentielle. Il aurait dit en OFF (pour que ça se sache) qu’il n’avait pas mis un terme à sa vie politique et que rien n’était joué. La vie politique il y tient comme à la prunelle de ses yeux et le livre des journalistes du Monde lui ont coûté politiquement les yeux de la tête. Alors que les Sarkozy, Juppé, Cameron, Renzi et Hillary Clinton n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.
Qui a été l’homme de l’année ?
Sans hésitation aucune, le pape François. C’est bien simple, l’élément de langage le plus en vogue cette année (et mon petit doigt me dit que ça va continuer ainsi l’année prochaine) est : « je m’inscris dans la vision du pape François ». De la à faire ou à défaire une élection il y a un pas.
Ce qui est sûr c’est que d’après mes calculs, pour être élu un candidat au plus mal dans les sondages, qui est fan du pape François et qui tweet comme il respire a toute ses chances pour 2017. Le spectre va de Marion Maréchal Le Pen à JL Mélenchon.
2017 ?
 La meilleure année est toujours la suivante et je suis sûr qu’avec l’actualité politique, culturelle, sportive, etc. on va s’en payer une bonne tranche.

The Young Pope ou le McDo du Vatican

A réécouter ici
Depuis quelques semaines, il est question de l’ouverture d’un restaurant McDo au Vatican à deux pas de la Basilique Saint Pierre. Scandaleux ? 
Ma motivation pour retourner au Vatican est toute trouvée. Il y en a qui vont au Vatican pour voir la chapelle Sixtine, assister à l’audience générale du mercredi ou recevoir la bénédiction Urbi et Orbi … Bientôt des millions de touristes viendront des périphéries pour se goinfrer de Big Mac. A peine construit ce McDo alimente surtout …. les polémiques. Plusieurs questions peuvent se poser. Est-ce la chute de Rome ? Les antipasti ont-ils rendu les armes ? Restons calme, pas de quoi en faire une Pasta car je vois mal un fast-food mettre en péril notre Sainte Eglise qui quoi qu’elle fasse est sujette a des polémiques stériles. Les médias s’excitent pour savoir si le pape François va commander un Happy Meal entre deux audiences ou un Sunday le jour du Seigneur. C’est bien connu, il n’y a que le Pape qui habite au Vatican …
Au-delà de cette information, Est-ce que la culture américaine à un grand intérêt pour le Vatican ?
 Il y a un intérêt mais un intérêt fantasmé. Le souverain pontife est victimes de beaucoup de poncifs. A ce propos : « Je vous annonce une très grande joie, Habemus Papam ! Hollywoodissimum, superstarissimum Cardinalem : Jude Law ! L’église cathodique universelle a un nouveau pape. Il s’est choisi le nom de Pie XIII. La nouvelle série de Canal + The Young Pope nous propose un Pape jeune, chétif et forcément manipulable qui est perturbé par l’abandon dont il a été victime très jeune. Dans ce type de série, il est complètement fortuit d’avoir des notions sur la curie romaine, d’être un agrégé de liturgie ou de théologie. Non il suffit d’être assis sur son canapé et de se laisser capter par une histoire.
 Qu’est ce qui fait le succès de cette série ? 
Il y a tous les ingrédients qui font qu’une série marche. Déjà l’acteur qui incarne le personnage principal est jeune, beau gosse et surtout célèbre. Si ce n’est pas le cas, vous perdez 10% d’audience et risquez d’être excommunier par l’Eglise Cathodique. Après il faut que le personnage soit tourmenté et qu’il y ait chez lui une blessure d’enfance, pour que les téléspectateurs puissent s’identifier à lui. Vous laissez mijoter, le tout en ajoutant un décor de rêve, des secrets d’Etat, des scandales d’Eglise où le héros doit faire le choix cornélien entre son ministère pétrinien et une jolie petite religieuse toute mignonne qu’il s’est choisi comme secrétaire et bien sûr le tout saupoudré par d’affreux cardinaux qui veulent le pousser au burn-out et vous obtenez une série qui cartonne clé en main.
Entre la série et la réalité des ressemblances ? 
Pas tellement, mais après rendons à Hollywood ce qui est à Hollywood et à Dieu ce qui est à Dieu. Cette série n’est pas un documentaire sur la vie quotidienne du pape. Heureusement d’ailleurs. On dit souvent qu’il existe trois genres de film : les films d’amour, les films de guerre et les films de vengeance. Pour un scénariste, c’est une tannée de trouver quelque chose d’exotique à une catéchèse ou une encyclique. Finalement cette série, c’est un peu comme un McDo : C’est facile d’accès, c’est rapide, sucré-salé et comme un McDo c’est très gras mais tout le monde en mange sans trop l’admettre. Alors que l’Église ça fait 2000 ans qu’elle existe. L’Église, pour le grand public a une image disons-le assez austère mais quand on s’y intéresse de plus près on réalise qu’elle a surtout un Pater Noster !

L’ironie tu sors #2 Cannes I love you

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Le 69ème Festival de Cannes s’ouvre ce soir. Ce festival « bizarre où l’on montre des films qui ne sont pas sûrs de sortir à des gens qui ne sont pas sûrs d’y aller » pour reprendre les mots de son ancien président Gilles Jacob.

Profitons pour rendre un hommage à ces personnes qui vont vivre un moment très difficile pendant cette quinzaine. Je veux bien évidemment parler des stars. Beaucoup pensent qu’ils coulent des jours heureux sur la Croisette mais la réalité est autre.

Oui, participer au festival de Cannes est un parcours du combattant. D’abord il y a le logement qui laisse à désirer. Nos amis les stars sont contraintes de vivre dans des lieux aussi sordides que Le Martinez ou le Carlton. Dans ces palaces, le véritable problème est la taille démesurée des suites et c’est la raison pour laquelle de nombreux comédiens ont disparu de la circulation après un premier séjour à Cannes.

Beaucoup pensent que les stars présentes à Cannes n’y sont que par futilité. Cette affirmation est d’une grande médisance. Paris Hilton a répondu à ses détracteurs en affirmant :  » Je suis intelligente, c’est juste que je ne le montre pas. » Elle a raison Paris, l’intelligence c’est comme un film à Cannes, on ne la montre pas.
Pour accéder au palais des Festival, il leur faut prendre une berline avec un chauffeur pour parvenir au palais des festival. Après ce trajet long et éprouvant, le plus dur reste à venir. Il faut grimper les 24 marches et c’est pas de tout repos. C’est long, éreintant et c’est la raison pour laquelle, une pause de 15 minutes entre chaque marche s’impose. C’est une question de santé publique.
En 2016, la direction du festival est toujours infoutue de remplacer ces marches par un funiculaire.

Mais la maltraitance ne s’arrête pas là.
Les stars sont tenues de participer à des soirées mondaines avec tout le gratin cannois. Les discussions avec ces huiles de palmes d’or est souvent d’une grande mièvrerie. Echanger avec des génies tels que Coppola, Almodovar, Scorsese, Woody Allen dans une villa, avec des petits fours et du champagne à gogo n’est pas une sinécure mais l’amour du 7ème art demande des sacrifices.

Et le lendemain, comme une prise de cinéma, ça recommence.

 

 

 

Critique de « Die Hard : Belle journée pour mourir »

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John McClane se rend en Russie pour libérer son fils emprisonné. Il apprend que ce dernier est un agent de la CIA hautement qualifié qui doit empêcher un vol d’armes nucléaires. Ils doivent affronter la mafia russe ensemble et faire face à un ennemi sur le point de déclencher une guerre.

« Bonne journée pour mourir » … le titre est prometteur. En arrivant au cinéma, on sent déjà la poudre prête à exploser, le compte à rebours sur les bombes qui sonnent. Ce film est une longue et pénible tuerie.
Tous les psychanalystes vous le diront, il faut tuer le père. Le fait qu’il s’appelle Bruce Willis n’y change rien. Quand ce dernier vient interférer dans sa mission pour le compte de la CIA, il devient embarrassant
Bruce Willis a un rôle pas très évident, il doit jouer le rôle du bon père de famille venant expliquer à son fils qui part en vrille que faire le mal … c’est mal. Une assistante sociale de l’Aide Sociale à l’Enfance en ferait autant. Le péché mignon de ce film est de meubler les courts espaces de répits entre chaque fusillade par des dialogues convenus et aux ras des pâquerettes

Pour ce qui concerne les scènes d’actions entrecoupés de faux raccords en cascades en irruption dans un Moscou fantasmé nous en avons pour notre argent. Bruce Willis est à la peine et comme le veut la tradition finira la tête en sang.
Enfin pour pousser le cliché jusqu’au bout, il fallait naturellement que la scène se finisse dans un lieu bien pourri … Rien ne vaut Tchernobyl. Détrompez vous, le lieu n’est pas si sordide que ça. La preuve a l’image.
Vous l’aurez compris, c’est un film qui déménage, qui cartonne, est explosif sans être vraiment de la bombe. En tout cas on peut tuer le temps en regardant ce film.

Critique de Django Unchained

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En 1858, dans le Sud des États-Unis, quelque temps avant la guerre de Sécession, un ancien dentiste allemand reconverti en chasseur de primes, le Dr King Schultz libère Django, un esclave, et le forme afin de lui permettre de l’assister dans une mission, puis pour le remercier décide de l’aider à libérer sa femme des mains de Calvin Candie, un riche et impitoyable propriétaire terrien du Mississippi.

Avec Quentin Tarentino, tout est possible. C’est ce qu’on aime où qu’on déteste chez lui. Son dernier (très) long métrage est un modèle du genre. Sa plus grande qualité est sans aucun doute, d’avoir l’audace de nous montrer la réalité telle qu’elle est.
Cette réalité est que l’Amérique est un pays ultra-violent et qui s’est construit sur cette violence.
Cette réalité est aussi que l’Amérique s’est aussi construit sur l’argent des champs de coton.
Cette réalité est aussi qu’il existe une hypocrisie majeure qui demeure dans ce pays où la liberté a  été rendue possible par l’esclavage. Un pays où deux droits cohabitent : Tuer et se faire tuer.

Le génie de Quentin Tarentino est de tout se permettre. L’esclave en rupture de ban qui devient chasseur de primes ou conseiller de son maître.
Le message de ce film n’est pas qu’un exposé sommaire de l’esclavage, mais surtout que avoir un but dans la vie qui est juste, finit toujours par payer et aucune violence n’y pourra rien dans le temps.
Les dialogues sont extrêmement bien ciselés pour notre plus grand bonheur.
Certaines scènes sont plus choquantes que violentes mais pas beaucoup plus qu’au JT (j’ai bien conscience que c’est très subjectif) et vont choquer beaucoup d’âmes sensibles.

Que dire de ce casting hors du commun. Jamie Foxx est troublant de réalisme. Léonardo DiCaprio est égal à lui même et montre qu’il excelle autant dans les rôles de gentils comme de méchant. Samuel L Jackson montre toute l’intelligence de son jeu et quand il travail avec son compère de 30 ans, c’est un régal. Enfin Christoph Waltz est d’une précision chirurgicale dans son rôle de chasseur de primes.

Ce film est donc un régal pour la conscience et donc pour l’âme car comme dit Rabelais: « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».