Est-ce que la relecture est une imposture ?

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Réécriture, relecture et réévaluation …

Cette semaine, le journal Marianne a révélé qu’une interview de la ministre des transports Elisabeth Borne à paraître dans Les Échos, restera finalement à quais. En cause, une interview trop retoquée par les équipes de Matignon pour être publiable. Cette interview sur la réforme hautement sensible de la SNCF a motivé cette intervention de Matignon. Résultat : Cette interview non publiée a beaucoup fait parler à l’instar des trains qui n’arrivent pas à l’heure.
La question qui se pose : Est-ce que la relecture est une imposture ?
Petite enquête dans les grandes rédactions de la presse française sur les usages.

Comment la presse française procède ?

D’abord un consensus. Entre l’écrit et l’oral il y a une nécessaire réécriture. La plupart des médias français offre à la personne interviewée – si elle le demande- la possibilité d’une relecture, pour ce qui touche à la forme. La ligne jaune explique Luc Bronner, directeur de la rédaction du journal Le Monde c’est « de ne pas modifier le sens de l’entretien ou de ne pas apporter de modification substantielle ». L’enjeu est de s’assurer que l’interview ne devienne pas une tribune. Il s’agit de faire éclater « la vérité du moment pour ne pas perdre la spontanéité », précise Alexis d’Ancezune, chef de service aux éditions locales du Parisien. Il plaide pour que le journaliste soit dans une attitude de « résistance » face au danger d’une interview « qui deviendrait des communiqués de presse et feraient perdre toute crédibilité au journaliste ».

Francis Veber vs Ponce Pilate

Un exemple biblique parlant est Ponce Pilate qui en réponse aux injonctions des chefs des prêtres visant à modifier l’écriteau placé au-dessus de La Croix du Christ répliqua : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit » (Jn 19,22)
L’épisode de l’interview retoquée révèle les doutes de l’exécutif et la volonté affichée de verrouiller l’information
Mais le scénariste Francis Veber, rappelle qu’écrire c’est réécrire.
Pour sortir de cet écueil, il est préférable d’être convaincu de son message à faire passer. Se relire peut s’avérer être indispensable pour apporter de la lisibilité à un dossier de presse. L’exemple à ne pas suivre est l’UNEF qui a rédigé un dossier de presse truffé de fautes d’orthographe comme l’a relevé le Canard Enchaîné.

Le « 10 améliorable »

Autant les étudiants en grève sont nuls en orthographe, autant ils excellent en mathématiques en imaginant un procédé arithmétique révolutionnaire qui s’appelle le 10 améliorable. Pour faire simple, les étudiants ont 10/20 d’office ce qui leur assure le deuxième trimestre, tout en conciliant une vie d’étudiants grévistes sereine.
Est-ce que réécrire les barèmes de notation leur permettra de se dessiner un avenir ?
Un grand merci à Luc Bronner, Jean-Marie Dumont, Alexis d’Ancezune, Natalia Trouiller et Henrik Lindell qui ont accepté de répondre à mes questions. 

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