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La mort de Johnny Hallyday a donc été un événement national
Cette disparition nous sommes beaucoup à avoir du mal à nous y faire à l’idée. Beaucoup de gens ne savent plus où Smet. C’est pourtant une réalité. Une triste réalité mais « Le Fils de personne » a rejoint le Père. Les hommages de tous les bords ont afflué, déferlé de tous les côtés ! L’onde de choc était immense. Mais cet événement était bizarrement très ecclésiastique.
Un événement ecclésiastique
Aucunement ! Comme vous le savez l’idole des jeunes avait le génie des lapalissades. Sur le Dakar où il avait fait honneur au désert, avec cette phrase désormais culte :
« Tu te rends compte que si on n’avait pas perdu une heure et quart on serait là depuis une heure et quart ».
Mais ce n’est pas tout. Une autre fois, interrogé sur ses goûts musicaux, il avait expliqué qu’il avait des goûts très ecclésiastiques ! Oui vous avez bien entendu. Pas étonnant que ses obsèques ait été vues par 16 millions de téléspectateurs !Mgr Benoist de Sinety a ouvert son homélie d’une grande profondeur en citant cette chanson :
Avec une seule poignée de terre Il a créé le monde
Et quand il eut créé la terre
Tout en faisant sa ronde
Le seigneur jugeant en somme
Qu’il manquait le minimum
Il créa la femme
Et l’amour qu’elle a donné aux hommes.
La presse chrétienne s’en est mêlée. Gérard Leclerc a fait plus d’éditos en une semaine sur Johnny Hallyday que dans toute sa grande carrière de journaliste. Jean-Pierre Denis va aller jusqu’à écrire qu’il était « notre plus grand missionnaire » ! Je suis tout à fait d’accord avec cette analyse parce que même si Johnny n’a pas vécu en (Claude) moine, qui d’autre que Johnny aurait pu offrir ses goûts ecclésiastiques à une telle échelle ? Une communion populaire mais une communion d’abord. Une communion où l’on a chanté Dieu et puis l’amour « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom … » dit Jésus alors imaginez avec 16 millions …
Et puis il y a eu ce tweet d’Emmanuel Macron rappelant qu’on « a tous quelque chose de Johnny »…
Johnny, je l’ai vu en vrai à trois reprises. La première fois, à la Villa Molitor, j’avais 10 ans et j’étais tombé sur une Harley et son propriétaire. Ignorant tout de Johnny, j’étais plus fasciné par son bolide qu’il m’a très gentiment laissé regarder de près. Quelques années plus tard, et une culture musicale légèrement plus accrue, je l’ai revu au Champs de Mars « Allumer le feu » avec une énergie hallucinante pour ce qui était sa première dernière tournée. La première d’une longue série. Enfin la troisième fois c’était au théâtre Edouard VII dans une pièce de Tennessee Williams « Le Paradis sur terre » et il y était éblouissant. Aujourd’hui le paradis de Johnny n’est plus scène. Pour ce qui est de la musique elle vivra, tant que vivra le Blues et depuis une semaine on est beaucoup à avoir un coup de Blues.