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Un choix cornélien
Hier soir, j’étais confronté à un choix cornélien : regarder le débat sur France 2 ou sur TF1. C’est un peu bonnet blanc, blanc bonnet comme disait en 1969 le communiste Jacques Duclos en référence à l’opposition entre Georges Pompidou et Alain Poher. C’est une autre époque.
J’ai regardé avec attention le débat opposant l’AS Monaco et la Juventus de Turin. Ou plutôt l’inverse. En fait c’était tellement compliqué que ne m’en voulez pas si par moment dans cette Carte Blanche je confond. En réalité j’ai fait ce que m’a conseillé un ami, regarder le match en écoutant le débat qui n’en était pas un.
Un vrai débat ?
Les débats présidentiels font parti de notre patrimoine culturelle. C’est très français la culture du débat, la culture de l’engueulade, la culture des discussions animées dans les réunions de famille. Alors hier soir, j’attendais un « monopole du cœur », un « dans les yeux je vous le dis », un « vous avez tout à fait raison Mr le Premier Ministre » ou un « Moi President » … rien de cela. Nous avons eu le droit à un affrontement avec deux heures et demie d’échanges de noms d’oiseaux et d’accusations ad hominem.
Oui, je croyais voir un débat politique et j’ai vu un match de football.
Des ressemblance entre ce débat et un match de football ?
Je ne parle pas d’une grande affiche de ligue des champions, cette coupe européiste, entre le FC Barcelone et le Real Madrid ou la beauté des gestes fait partie du jeu, non là c’était plutôt un match de Coupe de France. En même temps, Marine Le Pen va être ravie puisque avec la déculottée reçue par L’olympique Lyonnais contre l’Ajax Amsterdam et la défaite cuisante de Monaco contre la Juventus, la France du football va peut-être vivre un Frexit dès la semaine prochaine. Cela dit la candidate frontiste n’a absolument pas eu le temps de regarder le match car elle était trop préoccupée par la lecture de ses nombreuses fiches qui lui ont été préparées avec soin par Florian Philippot, qui a d’ailleurs trouvé que la candidate avait été excellente. Emmanuel Macron n’a lui non plus pas pu regarder le débat, rappelons que son équipe préférée est l’Olympique de Marseille, c’est pour ça qu’il devrait être un petit peu plus modeste en affirmant vouloir « porter l’esprit de conquête français »(sic).
Pour qu’il y ait débat il faut qu’il y ait un arbitre, et hier soir les Christophe Jakubyszyn et Nathalie Saint-Cricq auraient bien aimé mettre quelques cartons jaunes mais c’était pas possible. Ils ont du cirer le banc tel des remplaçants en assistant impuissants à l’échange de tacles, de coups et de scuds.
Quelle était la stratégie?
La stratégie des deux candidats étaient clairs et décelable en 3 minutes. Macron avait beaucoup à perdre. Il devait montrer qu’il est présidentiable, rassembler le plus largement possible, se désolidariser du PS. Quant à Marine Le Pen, en tant qu’outsider elle devait rentrer dans le lard de Macron d’entré de jeu en martelant que c’était un Hollande bis. Mais finalement il ne restera pas grand chose de ce débat.
Ce que je me suis dit que le football, le tennis, le catch, le badminton, c’est beaucoup mieux quand c’est fait par des professionnels.
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