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Ce weekend disparaissait Fidel Castro, et on a entendu quand même des hommages venu de la gauche de la gauche. Choquant ?
Jean Luc Mélanchon est un tribun et on peut tout lui reprocher mais au moins pendant cette séquence, il a montré à quel point il était « libre » dans son expression. Il défend avec la même verve l’affichage pour un concert au profit des chrétiens d’Orient qu’il pourfend le TAFTA. À part les communistes qui ont pleuré le Lider Maximo l’ensemble de la classe politique a rappelé le dictateur sanguinaire qu’était Fidel Castro.
Mais Jean Luc Mélanchon lui le voit en leader des peuples opprimés et quand il est question de lyrisme il sait trouver les mots tout en rappelant que …
» Fidel a fait des erreurs, tout le monde fait des erreurs, mais tout le monde n’est pas Fidel. »
C’est une façon de voir les choses. On pourrait lui rétorquer que le régime castriste a quand même mis en prison bon nombre de journalistes et que ce pays est aussi nul en liberté de la presse que les petits français peuvent l’être en mathématique. Mais à Cuba, ce n’est pas comme cela que l’on voit les choses, à partir du moment où un journaliste est en prison, il n’est plus journaliste mais un ennemi du progrès. Et le progrès c’est comme la connerie rien ne peut l’arrêter, rien ne peut l’entraver.
A propos d’entrave, aujourd’hui sera examiné le projet de loi sur le délit d’entrave numérique à l’avortement. Pourquoi continuer à légiférer sur l’avortement ?
L’avortement c’est un peu l’œil dans la tombe qui regarde Caïn. La loi Veil a été entérinée depuis plus de 40 ans mais on continue de l’amender. Aujourd’hui, les députés sont invités à statuer sur le fait que des sites internet puissent entraver la volonté des femmes à avorter. La proposition de loi ne précise pas quels sont les critères, les phrases qui sont susceptibles d’être une entrave ou non. Affaire à suivre. Au train où vont les choses, un jour où l’autre le gouvernement devra statuer sur le délit d’entrave télépathique à l’avortement mais encore une fois il risque de se retrouver face à une contestation massive.
S’opposer à ce délit d’entrave c’est être catho réac ?
Pas du tout c’est être Charlie. D’ailleurs Charlie Hebdo a dénoncé hier sur Facebook ce projet de loi non pas parce qu’ils s’opposent à l’avortement. Restons calme. C’est quand même Charlie Hebdo, mais parce que la liberté d’expression pour le journal satirique ne saurait souffrir d’une quelconque censure d’opinion dans la limite où elle n’incite ni à la haine ni au révisionnisme. Le canard rappelle cette citation de Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire ».
Cette proposition de loi est plus proche de Fidel Castro que de Charlie Hebdo et pourrait être paraphrasée par : « Je ne suis pas d’accord avec vous, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous fermiez votre gueule ».