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Depuis quelques semaines, il est question de l’ouverture d’un restaurant McDo au Vatican à deux pas de la Basilique Saint Pierre. Scandaleux ?
Ma motivation pour retourner au Vatican est toute trouvée. Il y en a qui vont au Vatican pour voir la chapelle Sixtine, assister à l’audience générale du mercredi ou recevoir la bénédiction Urbi et Orbi … Bientôt des millions de touristes viendront des périphéries pour se goinfrer de Big Mac. A peine construit ce McDo alimente surtout …. les polémiques. Plusieurs questions peuvent se poser. Est-ce la chute de Rome ? Les antipasti ont-ils rendu les armes ? Restons calme, pas de quoi en faire une Pasta car je vois mal un fast-food mettre en péril notre Sainte Eglise qui quoi qu’elle fasse est sujette a des polémiques stériles. Les médias s’excitent pour savoir si le pape François va commander un Happy Meal entre deux audiences ou un Sunday le jour du Seigneur. C’est bien connu, il n’y a que le Pape qui habite au Vatican …
Au-delà de cette information, Est-ce que la culture américaine à un grand intérêt pour le Vatican ?
Il y a un intérêt mais un intérêt fantasmé. Le souverain pontife est victimes de beaucoup de poncifs. A ce propos : « Je vous annonce une très grande joie, Habemus Papam ! Hollywoodissimum, superstarissimum Cardinalem : Jude Law ! L’église cathodique universelle a un nouveau pape. Il s’est choisi le nom de Pie XIII. La nouvelle série de Canal + The Young Pope nous propose un Pape jeune, chétif et forcément manipulable qui est perturbé par l’abandon dont il a été victime très jeune. Dans ce type de série, il est complètement fortuit d’avoir des notions sur la curie romaine, d’être un agrégé de liturgie ou de théologie. Non il suffit d’être assis sur son canapé et de se laisser capter par une histoire.
Qu’est ce qui fait le succès de cette série ?
Il y a tous les ingrédients qui font qu’une série marche. Déjà l’acteur qui incarne le personnage principal est jeune, beau gosse et surtout célèbre. Si ce n’est pas le cas, vous perdez 10% d’audience et risquez d’être excommunier par l’Eglise Cathodique. Après il faut que le personnage soit tourmenté et qu’il y ait chez lui une blessure d’enfance, pour que les téléspectateurs puissent s’identifier à lui. Vous laissez mijoter, le tout en ajoutant un décor de rêve, des secrets d’Etat, des scandales d’Eglise où le héros doit faire le choix cornélien entre son ministère pétrinien et une jolie petite religieuse toute mignonne qu’il s’est choisi comme secrétaire et bien sûr le tout saupoudré par d’affreux cardinaux qui veulent le pousser au burn-out et vous obtenez une série qui cartonne clé en main.
Entre la série et la réalité des ressemblances ?
Pas tellement, mais après rendons à Hollywood ce qui est à Hollywood et à Dieu ce qui est à Dieu. Cette série n’est pas un documentaire sur la vie quotidienne du pape. Heureusement d’ailleurs. On dit souvent qu’il existe trois genres de film : les films d’amour, les films de guerre et les films de vengeance. Pour un scénariste, c’est une tannée de trouver quelque chose d’exotique à une catéchèse ou une encyclique. Finalement cette série, c’est un peu comme un McDo : C’est facile d’accès, c’est rapide, sucré-salé et comme un McDo c’est très gras mais tout le monde en mange sans trop l’admettre. Alors que l’Église ça fait 2000 ans qu’elle existe. L’Église, pour le grand public a une image disons-le assez austère mais quand on s’y intéresse de plus près on réalise qu’elle a surtout un Pater Noster !