Dimanche c’était les journées du patrimoine et quelques-uns ont eu le privilège de visiter le palais de l’Elysée, et une image a interpellé : François Hollande assis à son bureau, derrière un cordon de sécurité accueillant les visiteurs.
Pendant que certains font le pied de grue pour enfin acquérir en premier le dernier iPhone 7, d’autres s’armaient de patience dans l’attente de visiter l’édifice le plus prestigieux et le plus convoité de la République : L’Elysée. Rentrer dans le bureau du président et l’y trouver n’est pas vraiment une surprise car au bout du compte c’est quand même là qu’il y travaille. Il a gentiment proposé à ses hôtes d’un jour de poser pour eux assis à son bureau derrière un cordon de sécurité. L’image a bien fait rire sur la toile et les réseaux sociaux et les commentaires les plus grinçant n’ont pas tardés. Certains y ont vu un président meuble, d’autres l’ont comparé à une statue de cire du Musée Grévin. J’en passe c’est les meilleures.
Qu’est ce que cette image nous dit de la manière qu’a François Hollande de gérer sa communication ?
Est-ce qu’il la gère ? Elle nous apprend plusieurs choses. D’abord il se montre assis dans son bureau, histoire de montrer qu’il est bien à sa place et solidement ancré dans sa fonction. A 8 mois de l’élection présidentielle, il se doit d’être dans son bureau pour les accueillir et non sur le perron.
Mais alors pourquoi était-il derrière un cordon ?
C’est vrai que cette question est légitime. Lui-même rappelle à ses visiteurs du jour que d’habitude il n’y en a pas. Un président sortant officieusement candidat à sa propre succession se doit d’être proche des français et renforcer le lien qui le rattache a eux. En bref, il ne veut aucunement couper le cordon avec les français même si ça lui assure une protection face aux 82 qui rêvent d’envahir son bureau pour d’autres raisons que les journées du patrimoine.
En définitive le bureau de l’Elysée c’est un peu comme l’iPhone 7 qui vient de sortir : Il est accessible mais pas à n’importe quel prix et il faut faire longtemps la queue pour l’obtenir.
Qu’est ce qui fait tenir François Hollande malgré les critiques ?
Naturellement tous les présidents dans l’histoire ont été critiqué pour des raisons justes et parfois injuste. Les critiques ne l’atteignent pas. D’une part il n’en est pas à sa première bourde en matière d’image, la photo présidentielle est là pour en témoigner. Surtout François Hollande a une envie quasiment obsessionnelle : marquer l’histoire et laisser une trace. Dans le livre Conversations privées avec le Président, François Hollande confiait en off aux auteurs Antonin André et Karim Rissouli (qui se sont donc empressés de le rapporter) que « Le drame c’est quand vous laissez la place et que vos traces sur le sable s’effacent elles-mêmes. »
Et justement, la fondation américaine Appeal of conscience l’a honoré en lui remettant le prix d’homme d’Etat de l’année ce qui devrait lui faire chaud au cœur. Comme quoi nul n’est prophète en son pays, pas uniquement en France. Ce prix a par le passé récompensé des personnes aussi illustre que José María Aznar battu aux législatives l’année d’après, a David Cameron contraint à démissionner et aussi à Nicolas Sarkozy battu lui aussi.
Franchement ce prix est peut-être illustre mais c’est la guigne pour celui qui le reçoit.
Finalement, peut-être que pour éviter que les traces sur le sable ne s’effacent d’elles-même, il faut bâtir sur le roc …