Les Misérables … A la volonté du peuple !


Les Misérables

Pourquoi faire et refaire et encore refaire une adaptation d’un roman dont les versions au cinéma s’accumulent depuis 1903 sans parler de la télévision ?

Si comme le dit Fantine, la misère est mère de personne, ce roman des Misérables a fait des petits. L’histoire est archi connue même si je ne pense pas me tromper en affirmant que peu de personnes ont lu les 2 000 pages de l’écrivain français. Cette histoire n’appartient pas au passé mais au présent. La preuve c’est l’introduction de ce livre.

 Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compliquant d’une fatalité humaine la destinée qui est divine ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; tant que, dans de certaines régions, l’asphyxie sociale sera possible ; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles.

Ce livre ne sera jamais inutile puisque alors que nous nous enorgueillissons d’avoir trouver la voie du progrès, la misère existe toujours. Pour être tout a fait honnête, je ne suis pas allé voir ce film comme on va à la fête de l’huma mais c’est vrai que ce film ne peut que nous donner une conscience du monde qui nous entoure. Revenons au film qui nous intéresse.

Que ce soit dans la délicatesse paternelle de Jean Valjean avec Cosette. Que ce soit la douleur de Fantine qui oscille entre une vie onirique et la dure réalité. Que ce soit dans le dilemme cornélien de Marius entre la lutte pour la révolution de l’amour ou par amour de la révolution. Il y a aussi l’obstination de Javert à utiliser son pouvoir pour accomplir son devoir. Enfin nous sommes saisis par le déchirement d’Éponine qui tient la chandelle à défaut de pouvoir aimer mais aussi la juvénilité de Gavroche victime de la barbarie de ses ainés.
D’emblée nous sommes pris par la réalisation virtuose de Tom Hooper qui nous éclabousse par son talent. Il a eu l’intelligence de permettre a ses comédiens de chanter lors de la prise de vue et non pas d’enregistrer par-dessus. Les chants ne sont pas uniquement chantés mais vécus.

Nous sommes plongés dans un Paris du 19éme siècle et subjugués par la finesse du détail du réalisateur
Le jeu des acteurs est vraiment détonnant. Anne Hathaway est bouleversante, Amanda Siegfried est charmante, Samantha Barks est enthousiasmante. Voilà pour les lovely ladies. Le duo/duel Hugh Jackman et Russell Crowe, est une confrontation qu’on aimerait voir plus souvent. Enfin les Thénardier (Helena Bonham Carter et Sacha Baron Cohen) réussissent la prouesse de nous faire rire par leur méchanceté.

Voilà, il est bon de voir ce film parce que c’était d’une part le souhait de Victor Hugo mais aussi parce que ce livre gargantuesque est et sera toujours inachevé !

Alors ce n’est pas une pseudo lutte finale qui nous attend. L’enjeu c’est de ne plus être seul devant ces tables vides.

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