Critique de la pièce « Le journal d’Anne Frank »

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Alors que nous sommes à l’heure de l’information en temps réel, alors que nous pensons que sur certains sujets tout a été dit, il est temps de se replonger dans la grande histoire en passant par la porte de l’annexe pour vivre le journal d’une adolescente hollandaise juive, d’origine allemande. Elle n’avait que 14 ans et n’était titulaire d’aucunes cartes de presse et pourtant son journal est connu dans le monde entier.

La pièce d’Eric-Emmanuel Schmitt nous donne un regard différent, celui d’un père qui lit le journal de sa fille disparue dans le camps de Bergen Belsen. C’est en tant que père que nous découvrons ce journal. Un père qui a tout fait pour protéger sa famille et d’autres. Au fil de sa lecture nous revivons la captivité qu’ils ont vécue.

Oui nous pouvons le dire, Otto Frank le père de la jeune Anne est un héros, car il a permis à ce journal intime de devenir une parole vivante, universelle qui persiste. Il a permis à la « petite » histoire de grandir la nôtre. Il a surtout permis aux crimes du passé de ne pas avoir le dernier mot.
Par les mots innocents de sa fille, il dénonce les grands maux du passé pour que nous les revivions pas dans le futur.

L’auteur de « L’enfant de Noé », « Monsieur Ibrahim » ou encore « Oscar et la dame en rose » nous permet de voyager dans cette époque sombre tout en y apportant cette légèreté indispensable. Car finalement ce qui est frappant c’est que même reclus dans un lieu sans et eau et sans lumière, ils étaient tous lumineux, parfois joyeux et même amoureux. La guerre n’empêchera jamais l’amour d’exister et de triompher. Comme le dit cette belle chanson napolitaine: « la vie n’est pas le contraire de la mort car elle peut être pire que celle-ci. Le vrai contraire de la mort, c’est donc l’amour. »  Le destin tragique que nous voyons se dérouler sous nos yeux ne se vit pas que dans la tragédie mais dans l’espoir, la colère, le rire, le dépouillement et tout ces sentiments qui habitent les hommes. Car avant d’être déportés, ils ont vécu tant bien que mal. Ce journal est donc une parole vivante et actuelle.
Tant qu’il y aura racisme et dénigrement un livre de ce calibre, ne sera pas inutile. Cette phrase de Victor Hugo s’applique à Anne Frank.
De mon point de vue, ce livre vaut autant sinon plus que tout les livres sociologiques et historiques sur la guerre de 40.

Qu’il est bon de donner la parole à ceux qui vivent plutôt que de magnifier ceux qui tuent.

La mise en scène est impeccable et le jeu des acteurs est juste et formidable. Francis Huster nous bouleverse en incarnant ce personnage si proche de lui de son propre aveu. Il ne joue pas il est comme se plait à dire ma marraine.
La jeune Roxane Duràn apporte toute sa sensibilité et la justesse de son jeu est très prometteur et nous ne demandons qu’a la revoir. Charlotte Kady, avec toute la générosité sur scène qui la caractérise montre encore plus toutes les facettes de son jeu.

Vous l’aurez compris … Courez au théâtre Rive Gauche pour applaudir cette pièce qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

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